Créée par V. Giscard d’Estaing, l’Union pour la Démocratie Française devait rassembler l’ensemble des partis politiques de la Droite et du Centre afin de contrer le poids des gaullistes et les ambitions de J. Chirac. Tout commença le mieux du monde, et aux législatives de 1978 l’UDF fit presque jeu égal avec le RPR.

Mais la victoire de F. Mitterrand en 1981 bouleversa la donne. Le mouvement de Giscard se révéla une confédération de formations hétéroclites, alliant des libéraux atlantistes à des démocrates chrétiens européens. Mais surtout, l’UDF devint le point de ralliement de tous ceux qui espéraient profiter de la défaite de Giscard - qu’ils finirent par évincer- pour se hisser au premier rang de la vie politique française. Longuet, Madelin, Léotard, Méhaignerie, Bayrou et quelques autres chassèrent d’abord en meute, puis chacun pour soi. F. Bayrou, aussi habile que patelin et que personne n’avait vu venir, confisqua l’UDF qu’il positionna délibérément au centre pour mener ses campagnes présidentielles de 2002 et 2007.

C’est cette histoire que les auteurs, qui l’ont vécue de l’intérieur, racontent avec d’autant plus de liberté qu’ils ne briguent aucun mandat. Il ressort de ce récit qui fourmille d’anecdotes que le Centre n’est pas un espace politique, mais un point imaginaire qui se révéla rapidement le centre de toutes les trahisons.