Smartlibris : Les nouveautés : La Gibecière à Mots http://www.smartlibris.com <![CDATA[Balthasar]]> http://www.smartlibris.com/book/88914267 Editeur : La Gibecière à Mots

Anatole France (1844-1924)

"En ce temps-là, Balthasar, que les Grecs ont nommé Saracin, régnait en Éthiopie. Il était noir, mais beau de visage. Il avait l’esprit simple et le cœur généreux. La troisième année de son règne, qui était la vingt-deuxième de son âge, il alla rendre visite à Balkis, reine de Saba. Le mage Sembobitis et l’eunuque Menkéra l’accompagnaient. Il était suivi de soixante-quinze chameaux, portant du cinnamome, de la myrrhe, de la poudre d’or et des dents d’éléphant. Pendant qu’ils cheminaient, Sembobitis lui enseignait tant l’influence des planètes que les vertus des pierres, et Menkéra lui chantait des chansons liturgiques ; mais il ne les écoutait pas et il s’amusait à voir les petits chacals assis sur leur derrière, les oreilles droites, à l’horizon des sables.

Enfin, après douze jours de marche, Balthasar et ses compagnons sentirent une odeur de roses, et bientôt ils virent les jardins qui entourent la ville de Saba.

Là, ils rencontrèrent des jeunes filles qui dansaient sous des grenadiers en fleurs.

– La danse est une prière, dit le mage Sembobitis.

– On vendrait ces femmes un très grand prix, dit l’eunuque Menkéra.

Étant entrés dans la ville, ils furent émerveillés de la grandeur des magasins, des hangars et des chantiers qui s’étendaient devant eux, ainsi que de la quantité de marchandises qui y étaient entassées. Ils marchèrent longtemps dans des rues pleines de chariots, de portefaix, d’ânes et d’âniers, et découvrirent tout à coup les murailles de marbre, les tentes de pourpre, les coupoles d’or, du palais de Balkis.

La reine de Saba les reçut dans une cour rafraîchie par des jets d’eau parfumée qui retombaient en perles avec un murmure clair. Debout dans une robe de pierreries, elle souriait."

 

Recueil de 7 nouvelles :

"Balthasar" - "Le réséda du curé" - "M. Pigeonnau" - "La fille de Lilith" - "Laeta Acilia" - "L'oeuf rouge" - "Abeille".

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2021-05-14T12:28:30.730
<![CDATA[Daniel Valgraive]]> http://www.smartlibris.com/book/88914265 Editeur : La Gibecière à Mots

J.-H. Rosny

J.-H. Rosny Aîné (1856-1940) - J.-H. Rosny Jeune (1859-1948)

"Daniel Valgraive soupira d’impatience, compta mentalement : « un, deux, trois, quatre..., » pendant que Cheyne disait une anecdote à une douzaine d’auditeurs. Il avait du succès, en verve, la voix nuancée, le geste impressif. Daniel, en chaque mot, en chaque trait, reconnaissait le plagiat, l’imitation du causeur Saumaise :

– Quel cuir ont-ils pour épiderme ?

À voir sourire et rire les autres, il pâlissait comme d’une insulte, les mains froides, le cœur chaud, avec un tremblement du genou. Il continuait la numération : « quinze, seize, dix-sept..., » se reprochant avec force une si puérile colère :

– Cheyne imite sans savoir... Il faudrait se féliciter qu’il ait absorbé Saumaise..., que le causeur ait laissé sa trace par delà la mort... Comment autrement se transmettraient et se garderaient certaines traditions charmantes ?

Il ne put se résigner. Au milieu de l’anecdote, il se leva discrètement – il était à l’arrière du groupe – et se retira. À peine dans la rue, il en eut le regret :

– Quelle sottise !... Me voilà seul !"

 

"Nous avons résolu que l’histoire de Daniel Valgraive serait celle d’une âme supérieure et miséricordieuse condamnée à se dissoudre prochainement dans la mort."

Roman court.

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2021-05-14T12:28:30.027
<![CDATA[L'avare]]> http://www.smartlibris.com/book/88914264 Editeur : La Gibecière à Mots

Molière (1622-1673)

"VALÈRE ; Hé quoi ! charmante Élise, vous devenez mélancolique, après les obligeantes assurances que vous avez eu la bonté de me donner de votre foi ? Je vous vois soupirer, hélas ! au milieu de ma joie ! Est-ce du regret, dites-moi, de m’avoir fait heureux ? et vous repentez-vous de cet engagement où mes feux ont pu vous contraindre ?

ÉLISE : Non, Valère, je ne puis pas me repentir de tout ce que je fais pour vous. Je m’y sens entraîner par une trop douce puissance, et je n’ai pas même la force de souhaiter que les choses ne fussent pas. Mais, à vous dire vrai, le succès me donne de l’inquiétude ; et je crains fort de vous aimer un peu plus que je ne devrais.

VALÈRE : Eh ! que pouvez-vous craindre, Élise, dans les bontés que vous avez pour moi ?

ÉLISE ; Hélas ! cent choses à la fois : l’emportement d’un père, les reproches d’une famille, les censures du monde ; mais plus que tout, Valère, le changement de votre cœur, et cette froideur criminelle dont ceux de votre sexe payent le plus souvent les témoignages trop ardents d’un innocent amour."

Comédie en 5 actes.

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2021-05-14T12:28:29.747
<![CDATA[Le château des Carpathes]]> http://www.smartlibris.com/book/88914263 Editeur : La Gibecière à Mots

Au fin fond de la Transylvanie, le berger Frick aperçoit une fumée sortant du vieux château abandonné et maudit, selon les villageois de Werst. Ces derniers, terrifiés, envoient le courageux forestier Nick, accompagné du "docteur", en reconnaissance. Après une longue et pénible marche, les deux hommes arrivent au château mais sont victimes d'étranges phénomènes...

Entre le fantastique et le scientifique, ou la rencontre des croyances ancestrales et du progrès technique.

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2021-05-14T12:28:29.603
<![CDATA[Le dernier mot de Rocambole : Rocambole VI - Tome I : Les Ravageurs]]> http://www.smartlibris.com/book/88914262 Editeur : La Gibecière à Mots

Pierre Alexis Ponson du Terrail (1829-1871)

"Paris a des nuits effrayantes de silence et d’obscurité. Le brouillard estompe les toits, une pluie fine rend le pavé glissant, le vent courbe la flamme des réverbères, et la Seine coule silencieuse entre ses deux rives de pierres.

Nul passant sur les quais, nulle voiture sur les ponts.

La grande ville se tait, les honnêtes gens ont fermé leurs portes, le monde des voleurs respire et s’apprête à ses expéditions ténébreuses.

Qu’importe que le boulevard vive encore à une heure du matin, tout resplendissant des lumières de sa guirlande de cafés bruyants ?

De ce côté-ci, au bord de l’eau, le silence est si grand qu’on dirait une nécropole.

Il est un endroit sinistre où un des bras de la Seine étranglé entre deux hautes murailles, passe avec des tentations vertigineuses pour ceux qui songent au suicide.

Canal plutôt que fleuve, eau dormante qui bouillonnait en amont et reprendra son cours rapide en aval, la Seine semble s’arrêter noire, profonde, mystérieuse, avec des secrets de mort étranges, entre les deux bâtiments de l’Hôtel-Dieu."

Dans ce sixième opus, Rocambole continue sa rédemption et s'attaque à une cruelle secte adoratrice de la déesse Kali...

Tome I : Les Ravageurs.

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2021-05-14T12:28:29.443
<![CDATA[Les circonstances de la vie]]> http://www.smartlibris.com/book/88914261 Editeur : La Gibecière à Mots

Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947)

"D’un côté de l’entrée, se trouvait la boulangerie et de l’autre un horloger. Il fallait suivre un long corridor, et monter un petit escalier de pierre. Le bureau était au premier étage ; on lisait en lettres noires sur une plaque de tôle émaillée :

ÉMILE MAGNENAT

Notaire

Plus bas :

Entrez sans heurter

C’était donc là. Alors, si on entrait, on arrivait d’abord dans un couloir mal éclairé ; ensuite, par la porte à gauche, dans la chambre du commis.

Il y avait un pupitre en sapin, pareil à ceux qu’on a dans les écoles, seulement beaucoup plus grand. Il était verni en noir, on voyait dedans toute la fenêtre, avec le dessin des rideaux ; parmi le reflet argenté, l’encre faisait des taches mates, et le buvard à coins de cuir avait, sur chaque feuillet, un calendrier imprimé."

Emile est notaire à Arsens, dans le canton de Vaud. Ambitieux mais d'intelligence moyenne, il va bientôt épouser Hélène qui est de santé fragile. Le ménage va vite être sous la coupe de Mme Buttet, mère d'Hélène. Elle renvoie la domestique... Arrive alors Frieda...

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2021-05-14T12:28:29.290
<![CDATA[Les émigrants du Transwaal]]> http://www.smartlibris.com/book/88914260 Editeur : La Gibecière à Mots

Thomas Mayne Reid (1818-1883)

 

"« C’est en vérité une terre de désolation !... » Cette exclamation était adressée par un cavalier d’âge mûr, mais d’apparence robuste et de physionomie énergique, à son compagnon qui chevauchait à côté de lui sur une forte monture.

« Oui, ami Blom, répondit ce second cavalier. Tout manque ici, sauf le sable et le soleil. Nous le savions d’ailleurs avant de nous engager dans cette contrée maudite ; et nul de nous n’a hésité à la traverser pour gagner le pays fertile et riant où nous serons libres et heureux, comme nous l’avons été dans notre patrie, jusqu’au moment où son envahissement par des conquérants étrangers nous a obligés à transporter ailleurs nos foyers... Ce n’est pas acheter trop cher l’indépendance que de la devoir aux fatigues de notre voyage à travers ce désert. »

L’homme qui relevait ainsi l’ami Blom du découragement, trahi par son exclamation, se nommait Jan Van Dorn. Sa barbe et ses cheveux commençaient à grisonner ; sa figure large et grave offrait une remarquable expression de calme réfléchi et de cette énergie froide, plus difficile à abattre que la vivacité des tempéraments plus en dehors. Au premier coup d’œil jeté sur Jan Van Dorn, on reconnaissait en lui les qualités d’un homme digne de commander."

Trois familles de Boers, chassées du Transwaal par les Anglais, partent à la recherche de nouvelles terres...

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2021-05-14T12:28:29.133
<![CDATA[Les Errants de nuit]]> http://www.smartlibris.com/book/88914259 Editeur : La Gibecière à Mots

Paul Féval (1816-1887)

 

"C’était le premier dimanche de carême en l’année 1832. La nuit des Sauderies était commencée. On saudait d’un bout à l’autre de la ville, malgré la neige fine qui tombait tourbillonnant au vent d’hiver. C’est là un très-vieil usage, absolument particulier au pays de Sedan. Sauder (on prononce ainsi le verbe souder dans la patrie de Turenne) veut dire ici fiancer dans le sens actif du mot.

Les jeunes gens du pays se donnent à eux-mêmes ce titre la jeunesse. C’est un détail, mais qui rentre bien dans la physionomie de cette colonie endimanchée. La jeunesse ! ce seul mot vous a une bonne odeur de libéralisme naïf. Une contrée assez heureuse pour posséder une « jeunesse » est mûre pour fêter la Raison et adorer l’Être suprême, au lieu du bon Dieu. Quand ces gros garçons rouges vous disent avec une fierté modeste : Je m’ai mis dans la jeunesse, on voit bien que la guitare de Jean-Jacques fait encore danser les moellons, et qu’il se pourrait trouver un dernier aréopage pour couronner des rosières de la religion naturelle.

La sauderie appartient en propre à la jeunesse, qui s’adjoint, pour la circonstance, les polissons de la ville et des villages voisins. C’est en quelque sorte le parafe apposé au bas des farces du carnaval. Dès que la nuit est tombée, on entend dans les rues le son rauque et discord des cornets à bouquins. La ville est aux saudeurs qui la parcourent, divisés en petites escouades de dix à douze mystificateurs. Tous sont armés de la redoutable conque. Chaque troupe a son chef.

Mais voici que la troupe s’arrête à la porte d’une maison de bonne apparence. Les cornets sonnent, puis le chef de la bande crie d’une voix retentissante :

– Saudés ! saudés ! – Qui ? demandent ensemble ses compagnons. – M. un tel avec Mlle une telle. – Sont-ils bien saudés ? – Oui ! répond bruyamment le chœur. Et les cornets à bouquins d’offenser les oreilles du voisinage."

Les Ardennes - 1832. Un ancien moine agonise dans une chaumière alors que partout c'est la fête. A son chevet, Jean Guern, un sellier-bourrelier, et sa femme veillent et prient. Le moribond est détenteur d'un terrible secret mais il n'a ni le temps ni la force de le révéler à son ami... Quand une prophétie se mêle un fait-divers...

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2021-05-14T12:28:28.973
<![CDATA[Les précieuses ridicules]]> http://www.smartlibris.com/book/88914258 Editeur : La Gibecière à Mots

Molière (1622-1673)

"DU CROISY : Seigneur la Grange.

LA GRANGE : Quoi ?

DU CROISY : Regardez-moi un peu sans rire.

LA GRANGE : Hé bien ?

DU CROISY : Que dites-vous de notre visite ? En êtes-vous fort satisfait ?

LA GRANGE : À votre avis, avons-nous sujet de l’être tous deux ?

DU CROISY : Pas tout à fait, à dire vrai.

LA GRANGE : Pour moi, je vous avoue que j’en suis tout scandalisé. A-t-on jamais vu, dites-moi, deux pecques provinciales faire plus les renchéries que celles-là, et deux hommes traités avec plus de mépris que nous ? À peine ont-elles pu se résoudre à nous faire donner des sièges. Je n’ai jamais vu tant parler à l’oreille qu’elles ont fait entre elles, tant bâiller, tant se frotter les yeux, et demander tant de fois : Quelle heure est-il ? Ont-elles répondu que oui et non à tout ce que nous avons pu leur dire ? et ne m’avouerez-vous pas enfin que, quand nous aurions été les dernières personnes du monde, on ne pouvoit nous faire pis qu’elles ont fait ?"

Comédie en 1 acte

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2021-05-14T12:28:28.777
<![CDATA[Les planteurs de Jamaïque]]> http://www.smartlibris.com/book/88914257 Editeur : La Gibecière à Mots

Thomas Mayne Reid (1818-1883)

 

"Par une superbe matinée de mai, les tintements d’une cloche annoncèrent le déjeuner aux propriétaires de la plantation à sucre de Mount-Welcome, l’une des plus belles de la Jamaïque.

Cette plantation, située à deux milles de Montego-Bay, la ville la plus importante et le port le plus fréquenté de la partie occidentale de l’île, élève dans une vallée spacieuse, entre deux lignes de montagnes boisées, les deux étages de sa large habitation, égayés par la ligne de persiennes vertes qui amortissent l’éclat de la lumière extérieure.

Il était neuf heures environ. Une demi-douzaine d’esclaves, chargés de plateaux, servaient le repas dans la grande pièce qui, selon l’habitude coloniale, tenait lieu à la fois de salon de réception et de salle à manger.

Dès que les dernières vibrations de la cloche eurent expiré dans l’air, l’une des deux personnes qu’elle appelait fit son entrée dans la salle : c’était un homme d’une cinquantaine d’années, au teint hâlé, aux épaules larges, à la physionomie impérieuse."

Loftus Vaughan est un riche planteur de Jamaïque. Veuf, il vit avec sa fille Kate.

Ce matin-là, Vaughan reçoit deux lettres. La première lui annonce l'arrivée du fils d'un de ses amis d'Angleterre : Smythje, le mari rêvé pour Kate. La seconde annonce l'arrivée de son neveu Herbert qu'il ne connaît pas mais qu'il considère déjà comme un parasite...

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2021-05-14T12:28:28.550
<![CDATA[Nouvelle histoire de Mouchette]]> http://www.smartlibris.com/book/88914256 Editeur : La Gibecière à Mots

Georges Bernanos (1888-1948)

"Mais déjà le grand vent noir qui vient de l’ouest – le vent des mers, comme dit Antoine – éparpille les voix dans la nuit. Il joue avec elles un moment, puis les ramasse toutes ensemble et les jette on ne sait où, en ronflant de colère. Ce que Mouchette vient d’entendre reste longtemps suspendue entre ciel et terre, ainsi que ces feuilles mortes qui n’en finissent pas de tomber.

Pour mieux courir, Mouchette a quitté ses galoches. En les remettant, elle se trompe de pied. Tant pis ! Ce sont les galoches d’Eugène, si larges qu’entre la tige elle peut passer les cinq doigts de sa petite main. L’avantage est qu’en s’appliquant à les balancer au bout des orteils ainsi qu’une paire d’énormes castagnettes, elles font à chaque pas sur le macadam du préau un bruit qui met madame l’institutrice hors d’elle-même.

Mouchette se glisse jusqu’à la crête du talus et reste là en observation, le dos contre la haie ruisselante. De cet observatoire, l’école paraît toute proche encore, mais le préau est maintenant désert."

La jeune Mouchette est âgée de 13 ans et est taciturne. Son père est un contrebandier alcoolique et sa mère, une femme résignée et malade. Un soir de très mauvais temps, en rentrant de l'école, elle s'égare dans la forêt ; la nuit arrive... Elle rencontre M. Arsène, un braconnier ami de son père, qui lui propose de se sécher dans sa cabane...

Roman court.

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2021-05-14T12:28:28.383
<![CDATA[Ubu cocu : suivi de : Ubu enchaîné]]> http://www.smartlibris.com/book/88914255 Editeur : La Gibecière à Mots

Alfred Jarry (1873-1907)

"PÈRE UBU - Cornegidouille ! Monsieur, votre boutique est fort pitoyablement installée : on nous a laissé carillonner à la porte pendant plus d’une heure ; et lorsque messieurs vos larbins se sont décidés à nous ouvrir, nous n’avons aperçu devant nous qu’un orifice tellement minuscule, que nous ne comprenons point encore comment notre gidouille est venue à bout d’y passer.

ACHRAS - Ô mais c’est que, excusez : je ne m’attendais point à la visite d’un aussi gros personnage... sans ça, soyez sûr qu’on aurait fait élargir la porte. Mais vous excuserez l’embarras d’un vieux collectionneur, qui est en même temps, j’ose le dire, un grand savant.

PÈRE UBU - Ceci vous plaît à dire, Monsieur, mais vous parlez à un grand pataphysicien.

ACHRAS -- Pardon, Monsieur, vous dites ?...

PÈRE UBU - Pataphysicien. La pataphysique est une science que nous avons inventée et dont le besoin se faisait généralement sentir."

Après "Ubu roi", voici deux nouvelles aventures... Le père Ubu est toujours aussi excentrique, aussi absurde, aussi hurluberluesque !

Théâtre.

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2021-05-14T12:28:28.223
<![CDATA[Un mort vivait parmi nous]]> http://www.smartlibris.com/book/88914253 Editeur : La Gibecière à Mots

Jean Galmot (1879-1928)

 

"Ce n’est pas ici une place pour une femme... dit l’ingénieur.

Le boy eut un éclat de rire et sauta à pieds joints dans un godet de la drague pour éviter une gifle qui fit une arabesque dans le vide.

Un Indien bâti en géant, se dandinait, les pieds dans la boue.

– Nous l’avons chargée à Mana, avec la ferraille, dit-il. Elle a payé son passage de trois barils de corned-beef. Elle ne doit rien. Elle est là...

– Il n’y a rien à faire pour une femme ici... répéta Delorme, les mains derrière le dos.

Quelques hommes étaient assemblés autour de l’ingénieur. L’Indien les dominait tous. Haut de deux mètres, il avait une poitrine et un cou anormalement développés, la mâchoire massive et des jambes en forme de colonnes qui s’enfonçaient dans le sol, comme des troncs d’arbres. Tout, dans son visage et dans la puissante structure de son corps, indiquait un être dont la force était l’unique loi. Cependant, ce qui impressionnait surtout en lui, c’était son regard fixe de fauve. Ses prunelles brillaient d’un feu noir de diamants ; et il y avait, dans les cavités profondes de ses yeux, une lueur phosphorescente que l’éclat du jour voilait comme un brouillard."

Au début du XXe siècle, Marthe Deschamps vient rejoindre son mari dans un camp de chercheurs d'or, en Guyane ; il n'y est pas... une femme dans ces lieux ne porte-t-elle pas malheur ? La passion se mêle à la folie de l'or, chez les orpailleurs...

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2021-05-14T12:28:27.853
<![CDATA[Au château des loups rouges]]> http://www.smartlibris.com/book/88914250 Editeur : La Gibecière à Mots

J. - H. Rosny Aîné (1856-1940)

"– Il est près de huit heures, dit la vieille Catherine, Monsieur aura certainement dîné quelque part... Mademoiselle devrait se mettre à table.

Avec son visage basané, ses prunelles de feu noir, une chevelure tordue, couleur de goudron, et sa bouche enveloppée de poils rudes, Catherine évoquait les vieilles sorcières.

Celle qui l’écoutait semblait une fée blonde, une fée des forêts gauloises, ou encore une jeune druidesse à la faucille d’or. Une lueur s’élevait d’elle, de la chevelure tissée de lumière d’aurore, de fils de la Vierge, de cocons dorés. Elle tournait vers la vieille servante un visage de perle et d’églantine, des yeux de flamme bleue, pleins de la candeur des belles filles du Nord.

L’endroit semblait presque fantastique, une vieille gentilhommière de granit, une large cour aux murailles crénelées, un parc de rouvres et de hêtres rouges, puis un cercle de collines boisées dont les échancrures s’ouvraient à tous les méandres du rêve, à toutes les invitations au voyage."

Denise et la vieille Catherine sont seules aux "Gerfauts". Elles attendent le retour de M. de Morneuse. Les deux femmes sont nerveuses car le chien, Jaguar, ne cesse d'aboyer : on a pénétré dans la propriété. Des bandits parviennent à entrer dans la demeure.... Mais est-ce seulement pour l'argent ?

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2021-05-14T12:26:42.310
<![CDATA[L'Homme de Fer]]> http://www.smartlibris.com/book/88914249 Editeur : La Gibecière à Mots

Paul Féval (1816-1887)

"... Le Comte Otto tira son glaive et le plongea dans le cœur du vieillard..."

Un grand murmure accueillit cette conclusion attendue. Messire Olivier, baron d’Harmoy, gardait son sourire tranquille.

De nos jours, une histoire semblable à celle de messire Olivier serait un conte à dormir debout ou bien une légende railleuse. En l’an 1469, c’était un récit tout plein d’émotion et d’actualité.

Il ne faut pas oublier, en effet, que les héros mystérieux et terrible de cette légende, le comte Otto de Béringhem, l’Homme de Fer, vivait à quelques lieues de Pontorson. Il ne faut pas oublier surtout que bien des mères étaient en deuil, depuis que ses soudards tenaient garnison dans les Îles Chaussey.

Ce que le récit de messire Olivier pouvait avoir de fantastique dans la forme disparaissait devant le réalité du fond. Il faisait écho aux terreurs de chaque jour."

Suite de "A la plus belle"

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2021-05-14T12:26:42.150
<![CDATA[La Cour des Miracles]]> http://www.smartlibris.com/book/88912789 Editeur : La Gibecière à Mots

Michel Zévaco (1860-1918)

"À l’époque dont nous essayons de donner une idée par le caractère des personnages et les aventures possibles, les choses publiques s’entouraient de moins de mystère qu’aujourd’hui.

De nos jours une opération de police, une rafle, par exemple, demeure un secret tant qu’elle n’a pas été opérée.

Les truands de la Cour des Miracles étaient tous au courant de l’expédition qui se préparait contre eux, sorte de rafle énorme imaginée par Monclar sous l’inspiration d’Ignace de Loyola.

La seule chose qu’on ignorât parmi les truands, c’était le jour où l’attaque aurait lieu.

En attendant, la Cour des Miracles s’était préparée à soutenir un véritable siège.

Le roi d’Argot – le mendiant Tricot – avait fort habilement répandu le bruit que l’expédition n’aurait pas lieu, mais grâce aux conseils de Manfred et de Lanthenay, on avait agi comme si les gens du roi eussent été sur le point d’arriver.

C’est-à-dire qu’on avait entassé des provisions, et qu’on avait fortement barricadé les ruelles qui aboutissaient à la Cour des Miracles."

Suite de "Triboulet".

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2021-04-12T18:15:55.697
<![CDATA[Triboulet]]> http://www.smartlibris.com/book/88912787 Editeur : La Gibecière à Mots

Michel Zévaco (1860-1918)

 

"– Ici, Triboulet !

Le roi François Ier, d’une voix joyeuse, a jeté ce bref et dédaigneux appel.

L’être tordu, bossu, difforme, à qui l’on parle ainsi, a tressailli ; ses yeux ont lancé un éclair de haine douloureuse. Puis sa face tourmentée, soudain, se fend d’un ricanement ; il s’avança en imitant le furieux aboi d’un dogue.

– Çà, bouffon, que signifient ces aboiements ? demande le roi, les sourcils froncés.

– Votre Majesté me fait l’honneur de m’adresser la parole comme à un de ses chiens ; je lui réponds comme un chien : c’est une façon de me faire comprendre, sire !

Et Triboulet salue, courbé en deux. Les quelques gentilshommes qui sont là éclatent en folles huées.

– À plat ventre ! crie l’un d’eux, un chien, ça se couche, Triboulet !

– Ça mord quelquefois, monsieur de la Châtaigneraie. Témoin ce coup de croc que vous a donné Jarnac... sous forme d’un soufflet !

– Misérable insolent ! rugit La Châtaigneraie.

– La paix ! commande le roi en riant. Or, maître fou, parle sans déguiser : Comment me trouves-tu aujourd’hui ?"

 

Le roi de France François Ier, lassé de sa maîtresse - la Belle Ferronnière -, s'éprend d'amour pour Gillette, une jeune fille. Au moment de l'enlever, arrive un jeune truand de la Cour des Miracles : Manfred...

A suivre : "La cour des miracles".

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2021-04-12T18:15:55.153
<![CDATA[Les exploits de Rocambole : Rocambole III - Tome II : La mort du sauvage]]> http://www.smartlibris.com/book/88912149 Editeur : La Gibecière à Mots

Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871)

"Le lendemain de l’entrevue de Rocambole avec Conception, et par conséquent de l’arrivée de M. de Sallandrera à Paris, M. le duc de Château-Mailly vit, en s’éveillant, Zampa assis à son chevet.

Zampa avait un air mystérieux et plein d’humilité qui intrigua le jeune duc.

– Que fais-tu là ? demanda ce dernier.

– J’attends le réveil de monsieur le duc.

– Pourquoi ? n’ai-je point l’habitude de sonner ?

– Monsieur le duc a raison.

– Eh bien ?

– Eh bien ! mais, dit Zampa, si monsieur le duc voulait m’autoriser à parler...

– Parle !

– Et me permettre quelques libertés...

– Lesquelles ?

– Celle d’oublier un moment que je suis au service de Sa Seigneurie et par conséquent son valet ; peut-être m’exprimerais-je plus clairement.

– Voyons ? dit le duc.

– Monsieur le duc me pardonnera de savoir certains détails..."

Suite du tome I : "Une fille d'Espagne"

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2021-04-06T18:40:07.497
<![CDATA[Les exploits de Rocambole : Rocambole III - Tome I : Une fille d'Espagne]]> http://www.smartlibris.com/book/88912143 Editeur : La Gibecière à Mots

Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871)

"Le brick de commerce français la Mouette, faisant route de Liverpool au Havre, filait dix nœuds à l’heure.

– Bon temps, bonne brise, vent arrière ! murmurait le capitaine avec satisfaction en se promenant sur le pont du navire, en envoyant au ciel les spirales bleues de la fumée de son cigare. Si cela continue douze heures encore, nous entrerons demain matin dans le port du Havre, que la Mouette n’a pas revu depuis quatre ans.

– Vraiment, capitaine, vous n’avez pas vu la France depuis quatre années ?

Cette question venait d’être faite par un passager qui, se promenant également de long en large sur le pont, mais en sens inverse, s’était trouvé face à face avec le capitaine et avait entendu son exclamation.

– Nô, sir, répondit ce dernier, ce qui, en anglais est-il besoin de le dire ? signifiait : Non, monsieur.

Or, bien que la question lui eût été adressée en français, le capitaine était excusable de répondre en langue britannique, si on envisageait le personnage qui venait de se faire son interlocuteur.

C’était un jeune homme de taille moyenne, de vingt-six à vingt-huit ans, blond, d’une figure agréable, distinguée, mais empreinte de ce masque de froideur qui caractérise les fils de la hautaine Albion. Sa mise était bien celle d’un Anglais en voyage : pantalon à grands carreaux gris et noir, collant, plaid écossais enroulé autour d’un paletot court à vastes poches et de couleur roussâtre, casquette conique à longs rubans flottant sur les épaules, gibecière de voyage après laquelle étaient suspendus pêle-mêle un dictionnaire anglais-français, une longue-vue, un étui de cigares et une petite gourde emplie de rhum. Il portait en outre, placé sur son avant-bras gauche, une grande couverture, ce vade-mecum éternel du voyageur britannique."

Après "L'héritage mystérieux" et "Le club des Valets de Coeur", voici une troisième aventure de Rocambole, composée de 3 tomes : "Une fille d'Espagne", "La mort du sauvage" et "La revanche de Baccarat".

Après deux ans passé à Londres, Rocambole revient à Paris et vole l'identité du marquis Albert de Charmery. Il est toujours bien décidé à obtenir le pouvoir et la richesse...

Tome I

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<![CDATA[L'horoscope]]> http://www.smartlibris.com/book/88912142 Editeur : La Gibecière à Mots

Alexandre Dumas ( 1802-1870)

"Vers le milieu du mois de juin de l’année 1559, par une radieuse matinée de printemps, une foule, que l’on pouvait approximativement évaluer à trente ou quarante mille personnes, encombrait la place Sainte-Geneviève.

Un homme, arrivé fraîchement de sa province et tombant tout à coup au milieu de la rue Saint-Jacques, d’où il eût pu apercevoir cette foule, eût été bien embarrassé pour dire à quelle fin elle se trouvait agglomérée en si grand nombre sur ce point de la capitale.

Le temps était superbe : ce n’était donc pas la châsse de sainte Geneviève que l’on allait faire sortir, comme en 1551, pour obtenir la cessation des pluies.

Il avait plu l’avant-veille : ce n’était donc pas la châsse de sainte Geneviève que l’on promenait pour demander de la pluie, comme en 1556.

On n’avait point à déplorer une désastreuse bataille dans le genre de celle de Saint-Quentin : ce n’était donc pas, comme en 1557, la châsse de sainte Geneviève que l’on menait en procession pour obtenir la protection de Dieu.

Il était évident, néanmoins, que cet immense concours de populaire, rassemblé sur la place de la vieille abbaye, y venait célébrer quelque grande solennité.

Mais quelle solennité ?"

Le conseiller Anne Dubourg a été condamné à mort pour avoir libéré un protestant, ce que le roi Henri II a interdit. Un écossais, Robert Stuart, est bien décidé à obtenir sa grâce par tous les moyens. Pendant ce temps, le prince Louis de Condé est amoureux de Charlotte, la fille du maréchal de Saint-André et fiancée du prince de Joinville. Chaque soir, il passe devant la fenêtre de celle-ci, au Louvre, afin de la contempler...

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